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Tout ce que vous devez savoir avant d’organiser une levée de fonds

Durant les six premiers mois de l’année 2021, les licornes françaises ont levé près de 5,1 milliards d’euros.

Ce chiffre mérite toute notre attention puisqu’il talonne l’ensemble des investissements débloqués l’année précédente (5,39 milliards d’euros) et laisse présager un nouveau record à l’horizon 2022.

Pour financer sereinement vos projets d’entreprise, partir à la recherche d’investisseurs est une condition sine qua non pour réussir. Et si votre start-up était la prochaine à organiser sa levée de fonds ?

Qu’est-ce qu’une levée de fonds ?

Faire une levée de fonds, cela ne s’invente pas. C’est pourquoi vous devez connaître tous les rouages de ce mode de financement afin de financer vos projets sereinement.

Principe de la levée de fonds

Tout d’abord, lever des fonds consiste à ouvrir votre capital d’entreprise à des investisseurs, c'est-à-dire leur proposer des titres.

Il s’agit de partager votre capital avec de nouveaux actionnaires - privés ou publics - en échange d’un financement supplémentaire.

Cette opération implique naturellement de la modification de la gouvernance au sein de votre entreprise. Par conséquent, chaque actionnaire dispose d’un rôle précis et d’un certain pouvoir de décision en tant qu’associé.

Quel est l’intérêt d’investir pour les actionnaires ?

Ceux-ci misent sur votre entreprise en prenant en considération la valeur future de cette dernière. Le but est de réaliser une plus-value lors de la revente de ses titres ou par le versement de dividendes.

Entreprises éligibles

Commençons par briser un mythe : non, la levée de capitaux ne s’adresse pas qu’aux start-ups spécialisées dans la Tech.

En réalité, elle est ouverte à tous types d’entreprises (TPE, PME, ETI, Grande entreprise) de n’importe quel secteur.

Ce qui prime vraiment pour une levée de fonds, c’est le stade de maturité d’une entreprise ainsi que son potentiel de développement.

Quel est le but d’une levée des fonds pour une entreprise ?

  1. Financer la R&D pour le développement d’un produit ;
  2. Assurer sa sécurité financière pour se développer commercialement ;
  3. Obtenir des investissements conséquents pour des projets à long terme.

Types de levées de fond

Pour déterminer les besoins d’une entreprise à chaque nouvelle levée de fonds, les investisseurs se réunissent lors d’un tour de table.

Au cours de cette réunion, les acteurs déterminent les conditions du prix de vente des actions, la valorisation de l’entreprise ou encore les clauses de cession des actions.

Les différentes levées de fond sont catégorisées selon le moment où elles sont réalisées et selon le degré de maturité de l’entreprise :

  • Le pré-seed ou levée de fonds d’amorçage: il s’agit de la toute première levée de fonds d’une société. Les capitaux investis servent à développer le projet, fabriquer des prototypes, déposer des brevets, etc.

    À ce stade, les investisseurs sont principalement les fondateurs eux-mêmes, des proches (love money) ou des particuliers (crowdfunding).

  • Le seed ou la première vraie levée de fonds : ce type de levée de fonds intervient lorsque la société est lancée, mais qu’elle souhaite se diversifier et présenter de nouveaux besoins financiers.

    À ce moment, de nouveaux investisseurs entrent en scène :business angels, investisseurs publics (BPI), investisseurs privés, fonds d’amorçage, etc.

On parle également de levées de fonds en série A, série B ou série C pour des entreprises ayant un stade de développement plus avancé.

Comment bien se préparer pour une levée de fonds ?

Pas de précipitation ! Avant de partir en quête de nouveaux capitaux pour votre entreprise, il s’agit de bien préparer votre dossier investisseur.

La première vraie levée de fonds intervient lorsque votre société est en phase SEED. C’est à ce moment que s’esquissent de nouveaux besoins : matériels, marketing, financiers et humains.

Choisir le bon moment

Nous ne saurions trop vous conseiller d’attendre un peu avant de commencer votre recherche d’investisseurs.

En effet, il est plus judicieux d’attendre que votre start-up prenne suffisamment de valeur pour bénéficier d’une plus faible dilution de vos capitaux lors de l’entrée de nouveaux actionnaires.

Lorsque votre société atteint un degré de maturité la rendant attractive voire très attractive, alors ce sera le moment opportun ! Pour jauger du potentiel de développement de votre société, il est possible de faire appel à un expert.

Bien préparer votre présentation

Un dossier de levée de fonds s’élabore bien à l’avance et nécessite un storytelling bien ficelé.

Gardez à l’esprit que la plupart des investisseurs - notamment les business angels - sont avant tout séduits par une vision, une solution tangible à un problème.

Voici ce que doit comporter votre présentation pour convaincre de potentiels investisseurs :

  • Un Executive Summary: un résumé de votre dossier tenant sur une page.
  • Un Business Plan : une présentation détaillée de votre projet avec des tableaux prévisionnels financiers sur 5 à 7 ans.

Pour réussir votre présentation, ne négligez pas le pouvoir de l’elevator pitch, soit votre argumentaire oral.

Clarifier vos besoins en financement

Au cours d’une levée de fonds en phase SEED, une entreprise récolte en moyenne un capital de 250 000 à 700 000€.

Bien entendu, le montant de vos investissements dépend de vos besoins réels, de la valorisation financière de votre start-up, mais également du pourcentage que vous êtes prêts à céder à investisseur.

Quelles sont les phases clés pour une levée de fonds ?

Comment trouver des investisseurs pour une petite entreprise ?

Voici toutes les phases clés d’une recherche de capitaux pour une TPE, PME ou ETI souhaitant faire appel à des fonds publics ou privés.

  1. Phase de prospection et de choix

Pour commencer, identifiez les bons investisseurs - publics ou privés - pour votre projet.

Venture capital, business angel, fonds de développement… La nature de vos actionnaires dépend de votre niveau de maturité, mais aussi de votre secteur d’activité.

Avec 500 fonds d’investissements en France, l’enjeu consiste à sélectionner soigneusement vos futurs associés.

Après une première prise de contact et une présentation réussie, il s’agit de signer une clause de confidentialité (non-disclosure agreement) avec l’investisseur choisi.

Ce document est indispensable puisqu’il trace les premiers contours de vos négociations et en garantit le secret.

Par la suite, les investisseurs émettent une Lettre d’intention (LOI ou Term Sheet) à votre adresse.

Ce document juridique vient officialiser et sécuriser la relation investisseur-société et précise les conditions suivantes :

  • Le montage financier pour la levée de fonds ;
  • La valorisation de votre entreprise ;
  • Les conditions suspensives : soit la demande d’un audit de votre société, le bouclage du plan de financement, etc.

La validation du Term Sheet est une étape préalable à l’élaboration du pacte d’actionnaires dont elles fixent les clauses principales.

C’est pourquoi il est préférable d’en demander plusieurs de la part des associés potentiels afin de comparer leurs propositions. Libre à vous d’accepter ou de renégocier !

  1. Phase d’audit (Due diligence)

Après accord avec vos futurs investisseurs, il s’agit de montrer patte blanche et de se soumettre à un audit complet.

On appelle plus communément cette étape la Due Diligence, une sorte d’enquête approfondie menée au niveau juridique, financier, comptable et social de votre entreprise.

Lors de la Due Diligence, on entreprend également une analyse stratégique de votre projet et de votre secteur. Il s’agit alors de déterminer l’ampleur du potentiel commercial de votre société.

C’est lors de cette étape que vous voyez tout l’intérêt de constituer un dossier juridique béton pour rassurer vos futurs actionnaires.

Si vous validez cette étape, alors les investisseurs vous fournissent une Lettre Ferme (LOF), un document qui affirme leur intention de financer votre projet.

  1. Phase de négociation

Durant cette phase, il est possible de négocier ou renégocier la valorisation de votre start-up en prenant en compte :

  • La valeur pre-money: avant apport ;
  • La valeur post-money : soit la valeur pre-money et le capital investi.

Mais il s’agit également du moment opportun pour revoir les conditions du tableau de capitalisation (Cap table) et des clauses de sortie.

Enfin, sur la base du Term Sheet, vous et vos investisseurs créez le pacte d’associés.

Ce document est de la plus haute importance puisqu’il définit les rôles, les possibilités et les interdits de chacun des nouveaux actionnaires.

Notre conseil : faites appel à un avocat spécialisé en affaires lors de cette étape.

  1. Phase de closing

Après validation du pacte d’actionnaires, les investisseurs officialisent l’augmentation de votre capital et les fonds vous sont envoyés sur un compte dédié.

Le mouvement bancaire est ensuite officialisé lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) lors duquel vous rédigez le procès-verbal (PV) de l’opération.

Le procès-verbal doit ensuite être envoyé au greffe du tribunal afin que celui-ci puisse délivrer le nouveau K-BIS (incluant les nouveaux associés) qui précise le nouveau montant de votre capital social.

Une fois les documents reçus par votre banque d’entreprise, les fonds du compte sont débloqués et transmis sur le compte courant de votre société.

Et voilà ! Vous savez désormais comment se déroule une opération de levée de fonds pour une entreprise.

Toutefois, il vous reste de nombreuses options de financement avant de partir en quête d’investisseurs privés. Saviez-vous que vous avez droit à toute une panoplie d’aides financières publiques en tant que TPE, PME ou ETI ?

Vous souhaitez en savoir plus ? Consulto Conseil vous propose un accompagnement dédié pour obtenir des financements en toute sérénité.

*Source : Baromètre EY du capital risque au 1er semestre 2021

Cet article a été modifié le

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